petite suite de mots et de verres
« Une larme d’azur ivre parmi les treilles«
Maurice Courant
Sculpture de Serge Nouailhat (technique du fusing)
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Crois-tu vraiment
prendre le temps ?…
Je ne fais que sortir ma lampe
et je ne sais rien d’autre qu’un vent
et ces minuscules fleurs,
dehors,
qui me sourient…
Tu ne crois pas
qu’il faudrait reprendre le pas
et partir ?…
J’apprends à poser mon tas de mots
après avoir goûté
ces lentes heures
ou ces colères
ou ces pleurs,
et tout ce qui passe si proche…
si proche…
et qui vient me chanter
au-dedans
sans que je ne sache comment…
*
Vitrail d’intérieur de Serge Nouailhat
*
Je me promène
et tu le sais,
ma promenade s’arrête
et butine
ça et là
sans ne jamais pouvoir trouver
appui
sur ce qui comble vraiment
au fond de soi…
Accepter
ce mélange d’entente
et de revers,
d’angoisse et d’étonnement,
et ce débordement de vie,
malgré tout,
qui me porte debout,
alors que je suis incapable
de porter
ce qui est plus vaste en moi
que moi-même…
Vivre à la fois
dans ce langage de feu et de pluie,
dans ce chant premier
et ce mélange de tout ce qui s’acharne
à barrer la simplicité de la route…
Mais la beauté,
ô oui,
de ce tout petit chemin de douanier
qui serpente à loisir
en bordure des falaises !
Et voir au loin
par-dessus l’océan
se lever l’astre
et son lot de lumière…
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Sculpture – fusing de Serge Nouailhat
*
Garde-moi
dans ton enceinte,
sans quoi,
tu le sais bien,
il n’est plus rien
que cet îlot
de sueur sanglante
qui pourrait me faire oublier
la flamme aussi
qui monte tremblante du fond
de mon coeur…
*
Sculpture-fusing de Serge Nouailhat
à Xavier Grall et Henri Michaux, i.m.
ô paix dans les brisements,
et ce chant de certitude à l’ombre de nos doutes,
bien au-delà de ce qui dort
parmi les ors du jour,
bien au-delà de toutes nos routes
et de tout mot,
de toute mort et de tout bien…
Ce cri intègre qui monte des épousailles
du sang, de la salive et de la glaise
et de leur lot d’incomplétude,
avec cet espace du ciel,
dedans ou dehors, mal connu,
pressenti comme un suintement de grâce
ou de lumière
qui perle à la surface de tout
comme au petit matin
la multiple et fragile incandescence de la
rosée…
Bernard Perroy
© – éd. du Petit Pavé – Les textes ci-dessus sont parus dans le recueil de Bernard Perroy, « Petit livre d’impatience » (éd. du Petit Pavé, juillet 2011).
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Serge Nouailhat, également peintre et maître verrier, utilise ici la technique du fusing (ou thermo-collage) pur la création de ses sculpture en verre
(voir le lien de son site à la marge de droite de ce blog)