Archive pour la Catégorie 'AU FIL DU TEMPS… 10'

Sur les rives du fleuve…

©-Catherine-Deher - Mild, 16 ans, au bord du Nil- Egypte.2007

© C.Deher – Milad au bord du Nil, Deir Gebel El Taïr, Egypte, 2007

.

                                                                  à Milad,

Poète, tu te passionnes toujours de naître,

tu vis de ce que tu vois, tu entends,

et de tes mots allongés sur les rives du fleuve

qui du coeur aux entrailles ne te quitte plus…

 .

Ses eaux se laissent bercer par le vent, le soleil,

tandis que tes mots se donnent des rendez-vous.

Ils pressentent que la vie, décidément,

sous ses allures légères, porte dans ses refrains d’herbe et de givre

un mystère à deux pas de l’abîme, qui attise en nous aurores et désirs.

 .

Et tu laisses des traces, des paquets d’encre et de mots

jetés comme on s’avance d’une démarche enfantine

parmi les loups et toutes les violences du monde…

 .

Bernard Perroy

 C.Deher-anaphore-égypte-2007

© C. Deher – Adel Gahli, B. Perroy, Aba Thomas, Milad – Anafora, Egype 2007

*

 

3 poèmes pour « Les eaux vives »

Les eaux vives-Leuwers-n°2

3 poèmes parus dans « Les eaux vives »
AICL (association internationnale de la critique littéraire) n°2, juillet 2015
Directeur : Daniel Leuwers :

*

Tu es celui qui s’attarde le soir
sous un pommier
en regardant la mer…

Et ton ombre repose
à tes côtés
comme tout ce qu’on espère
d’une présence remplie de tendresse.

*

Sur la place
on chante
et c’est très bien ainsi.

Certains
regardent passer le train
de l’autre côté du fleuve.

De part en part
l’été se donne,
délie les gestes et les mots

tandis que les couleurs
de deux papillons nous illuminen
de l’intérieur.

*

J’aimerais bien
me promener, bouger,
me déplacer,
courir d’une rive à l’autre,

d’un rêve grignoté par l’oubli
à la réalité du parfum enivrant
des glycines,

d’un horizon perdu
à un autre retrouvé,

d’une absence de voix
à la terre fertile d’une présence
que je découvre
mot après mot, pas après pas,

le cœur mis à nu
quand il progresse ainsi
dans l’espace surprenant
de la page virginal…

Bernard Perroy 

*

à pieds, à cheval, en voiture…

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© Catherine DEHER, Roumanie, sept. 2006

 

                                          à Daniel Leuwers,

Ce qui se poursuit obstinément
depuis des siècles,
à pieds, à cheval, en voiture,
.
se parle ou s’écrit
avec des sourires mêlés de larmes
quand on sait la peine du corps
.
et la mort, ou la soif
de son voisin que l’on ne connaît pas
malgré sa voix qui mène bataille
.
en nos vies, en chacun de nos cœurs,
pour que nous entendions ces cris,
ces chants, ces ritournelles d’enfants
.
blessés dans l’être du vieux devenu
et dans celui qui erre ou travaille
en rêvant tout bas à d’autres enfances
.
près des balcons, des fontaines,
ou bien à bicyclette,
quand l’on pressent soudain
.
que tout peut être transfiguré
par une once d’amour.
.
.
                                          Bernard Perroy
.

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© Catherine DEHER, Roumanie, sept. 2006
*

En toute saison…

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André Laude - © D.R.

En toute saison

                                  à André Laude, i.m.,

Tes lèvres s’ouvrent sur un cri,

sur les aspérités d’un paysage

où la nuit sans cesse

vient rattraper le jour…

 

Ton pas s’en va

à la recherche d’un mot

plus abondant que la vie.

 

Tout sombre en toi

que tu ne reconnaisses peut-être plus

l’envers de l’endroit ?

 

Mais l’huile de tes mots

coule le long de ta barbe,

en toute saison,

renfermant au-delà de toi-même

des clartés insondables.

 

Bernard Perroy

(extrait de « Sur la plus haute branche », éditions Sac à Mots, 2011)

*

au coeur de la nuit…

photo-Oraison avril 2012

© Feu & Lumière, avril 2012

Et l’âme sait
qu’elle ne sait rien
que ce bouton d’or
planté au cœur 
de la nuit nue.

Bernard Perroy
(extrait de « La nuit comme le jour », préf. G. Pfister, éd. Le Nouvel Athanor, 2012)

 

*

à la tombée du jour…

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© B. PERROY –  plage de Luzeronde, Noirmoutier 2012

 

Le monde habile à lire le bruit
des pubs et des tirelires
s’en va clopin clopant
à la recherche du temps perdu
où le silence gouvernait le fond
de nos pensées avant que nous nous endormions
sur le rythme du coeur comme tout au bord
des rives du vaste océan…

Bernard Perroy

*

Et si nous allions…

B.PERROY-Le-Puy-en-Velay, 2015

© B. Perroy – Le-Puy-en-Velay, 2015

Et si nous allions
par-delà les apparences
rejoindre la voix qui se tait
tout au fond de chacun,

là où s’étreignent
au fil des ans
tous nos espoirs d’enfant
et nos désirs les plus fous

venus défier la mort
et mûrir d’eau vive quand l’horloge du cœur
se métamorphose en joie
dans l’écoulement du temps

qui nous captive
comme le bruit fragile
du goutte à goutte d’une fontaine
parmi les bruits dispersés de la ville…

Bernard Perroy

Le-Puy-en-Velay-2015 - © B.PERROY

© B. Perroy – Le-Puy-en-Velay, 2015

*

Fluette voix…

noirmout-B.PERROY© Bernard Perroy – Noirmoutier 2011

Fluette voix
qui s’éteindrait,
semble-t-il,

et pourtant
rien de plus
résistant

que le chant
de celui qui se sait
fragile.
.

Bernard Perroy

*

Ce lieu…

© B.PERROY-abbaye de Melleray

© B.PERROY – abbaye de Melleray – 2014

Tu trembles
D’avoir à dire
Ce lieu en toi
Que rien
Ne peut circonscrire

Bernard Perroy
(extrait de « Un soir où le soleil d’octobre… »,
éditions Sac-à-Mots 2005)

La pauvreté me dévisage…

 

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expo Synergy© pochoirs Jef Aérosol &  Lee Jeffries

La pauvreté me dévisage
et je ne sais pas
si elle vient de moi
ou de cet homme
assis sur le trottoir,

tandis que sa voix
et la mienne se perdent
dans la rue qui bourdonne
comme pour mieux nous faire saisir
ce silence d’empathie
qui bourgeonne de nos deux coeurs.

Bernard PERROY

*

Poverty stares at me
and I don’t know
if it comes from me
or that man / sitting on the sidewalk,

while his voice
and mine are lost
in the buzzing street
as if to better seize us
this silence of empathy
budding of our two hearts.

Bernard Perroy
                                         (traduction d’Elis Podnar)

*

La pobreza me mira fijamente
Y no sé
Si viene de mí
O de este hombre
Sentado en la acera,
Mientras que su voz
Y la mía se pierden
En la calle que tararea
Como para mejor hacernos comprender
Este silencio de empatía
Que florece de nuestros dos corazones.
*
Me mira fijamente a la pobreza
Y yo no sé
Si se trata de mí
O ese hombre / sentado en la acera,
Mientras que su voz
Y el mío están perdidos
En la calle zumbando
Como si fuera a mejor apoderarse de nosotros
Este silencio de empatía
De nuestros dos corazones en ciernes.
Bernard sabadell
…………………………………………(traducción de Vladimir Rivoira)

 

*

Image de prévisualisation YouTube

© enregistrement et poème de B. Perroy




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