Archive pour la Catégorie 'AU FIL DU TEMPS… 3'

Le mur bleu…

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Moyen-Égypte  © Catherie Deher

                                   à Milad,

Tout se devine à tâtons
et nous parlons,
nous vivons,
nous inscrivons
des choses sans doute déjà
imprimées dans nos coeurs…
 
Alors la fièvre ou la peur,
l’espérance aussi
malgré les pleurs 
ou les coups de colère,
 
se transforment
en collections de signes
que l’on applique sur du bois,
une peau, une page,
un mur bleu,
 
pour nous défaire des fenêtres barrées,
des portes closes
que nous avons si souvent installées
sur le seuil de nos demeures
intérieures…
 
Bernard Perroy
 

*

Petit village dans la ville…

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Quartier sainte Anne (Nantes)  © B. Perroy 


                                    à Jean-Claude Coiffard,

Je ne suis pas de Nantes
                    mais de la butte Sainte Anne,
petit village dans la ville,
niché sur les hauteurs
et surplombant le port…


Le regard se perd
sur la gymnastique des grues,
se remémore un mot de Cadou,
Vaché, Gracq et tant d’autres


Mais les hommes n’ont pas
vraiment de phrases pour dire l’azur
et la lumière du fleuve
qui se répondent,


pour dire cet espace au matin
                   qu’un long silence habille…

Bernard Perroy

*


Notes d’ombre et de lumière…

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Nouan-Le-Fuzelier © Bernard Perroy


                                                     à Christiane Dieterlé,
Parmi les plis et les replis rencontrés
dans le regard d’un homme,
dans l’apparence des êtres,
la peau, la chevelure des arbres,
le voile d’aube des sommets,

nous pressentons une félicité
qui se cache et chante de partout
en articulant des mots invisibles

que seuls peut-être les yeux du coeur
perçoivent dans l’ombre
comme un ruisseau de clairs parfums,

une coulée de notes
à la fois vives, discrètes,
graves, enfantines,

nous restituant le seul repos qui vaille
à présent,
à venir…


Bernard Perroy

*

Point d’orgue…

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Cluj (Roumanie, 2006)  © Cath. Deher

Tu n’as plus de passé
ni d’avenir
quand tu ris
à gorge déployée…

Ou bien la vie
passe devant tes yeux
comme quand tu te penches
par la fenêtre…

Le cœur désert
cherche peut-être
à saisir un nom,
un regard,

un petit bout
de ce qui défile
par-delà la mémoire
ou les peurs,

comme un point d’orgue
entre deux
mouvements
sur la partition du temps…

Bernard Perroy

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Cluj (Roumanie, 2006)  © Cath. Deher

*

La marche du coeur…

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Il neige en Sologne  © B. Perroy

                                                    à C. et E. Gitana,

Nous vivions sous le toit du ciel
avec nos mains,
nos lenteurs
et le jour qui brindille
dans l’âtre de nos cœurs…

La lumière savait colorier
toutes les chambres,
les parterres de nos jardins endormis
pour les éveiller,
entre mort et beauté,
à l’urgence des temps…

Dans la chambre nuptiale
bruite un feu désormais
pour nous pousser dans la poussière
jusqu’à l’infini de nos pas…

 

Bernard Perroy

 

*

Sur le fil…

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Le Caire  © Catherine Deher

             à Albert Strickler,

Petit troupeau
d’éclats fragiles
déposés sur le fil
de ton cœur,

tes mots s’envolent
à petits pas dorés
et retombent en pluie fine
pour féconder
la terre.

Bernard Perroy

 

*

Le départ…

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« Le Départ », pastel et encre de N. Dieterlé – © Amis de N. Dieterlé

à Nicolas Dieterlé, i.m.,

Toi qui trembles de n’être qu’un arbre
établi pour sourire au soleil, à la lune,
quand ils se baignent dans le lait ardoisé
de la nuée…
Toi qui te tends, si frêle,
du sol au ciel,
revêtu parfois du seul manteau
de ton désir…

Tes feuilles se balancent,
aiment le vent et l’automne
où tout se désagrège
pour que la terre
puisse porter la promesse
de nouvelles moissons…
Arbre, mon frère,
tu sembles parfois si seul et si fragile,
et pourtant des racines
jusqu’aux branches,
tu te tiens debout, persévérant,

flexible et silencieux,
goûtant par dessus ton épaule
aux lointains des collines…
Et l’échelle adossée à ton tronc
ne s’y trompe pas,
qui porte l’espoir d’un départ

vers ce qu’on ne sait pas,
vers ce qu’on devine peut-être tout bas
comme les fruits précieux d’une joie,
prémices d’un terroir céleste
aux mille douceurs,
aux mille horizons,
à l’insoupçonnable élargissement de tout regard…
Bernard Perroy

*


(Vous pouvez découvrir les oeuvres picturales et les textes du poète Nicolas Dieterlé sur le nouveau et beau site des « Amis de Nicolas Dieterlé » :

voir « Liens auteurs » et/ou « Liens sites et blogs » à « La pierre et l’oiseau »)

Pour quel envol…

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Le Vieil  © Bernard Perroy

Pour quel envol,
quel départ continué,
continuel,
sur cette terre,

depuis les eaux
de la genèse
jusqu’aux horizons
les plus lointains ?

Pour quelle promesse
que l’on ne voit pas
mais que l’on voudrait entendre
avec les yeux, les mains
et le corps tout entier ?

Pour quels radieux lendemains
que l’on pressent
d’un coup d’aile
comme déjà installés,
malgré nos faims,
tout au-dedans de l’océan du coeur ?

Bernard Perroy

 

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Le Vieil  © Bernard Perroy

*

(Pour découvrir d’autres photos de Bernard Perroy,voir dans « Albums photos« 

et de nombreux inédits dans « Poèmes au fil du temps…« )

 

La vie continue…

 

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Le Vieil – © Bernard Perroy

Tu n’as plus
à craindre les ombres,
ni le temps,
ni la figure des mots
quand ils s’élèvent

ou qu’ils tombent
de leurs tiges fragiles,
vibrantes,

sans protection…

La vie continue
dans ses jeux de lumière
et de verdure,
de patience
et de cache-cache,
à foison,

que les parois
de nos demeures,
comme celles du coeur,
reflètent

et reproduisent à leur façon…

Bernard Perroy

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Le Vieil – © Bernard Perroy

*

Du petit muret…

 

Du petit muret... dans AU FIL DU TEMPS... 3 ararat-c_deher1-300x225

Mont Ararat vu d’Arménie - © C. Deher

.

                                    à Tigran Arzumanyan,

.

Du petit muret surplombant la vallée,

j’aperçois ces étendues de landes et de pierres

d’où s’approche la rumeur d’un long pleur intérieur

comme tiré des mélopées du doudouk à l’ample souffle

qu’accompagnent les vents de l’exil.

.

Du petit muret sur le bord de la route,

j’entends battre le coeur de celui qui se signe

quand les deux pointes du Mont Ararat

tombent dans son regard,

.

neiges éternelles sous le soleil,

lui rappelant sans cesse

la terre perdue…

 .

                                         Bernard Perroy

.

*




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