Les mots
Les monts
Ces pas
Qui vont et viennent
À l’aune du regard
L’homme songe
À plus tard
Aux heures blondes
Aux vignes du Layon
Ses yeux
Se nourrissent de l’horizon
Et des dépôts du ciel
Blottis à l’ombre des sillons
*
L’armoire craque
À chaque fois
Que je l’ouvre
Et mon cœur
Tout au long
De ce jour
*
Ne plus rien avoir à soi
Que le long apprentissage
D’un abandon
*
à Anne Perrier,
Qui te dira comment vieillir
Saisir les beaux jours à venir
Dans l’or d’un seul mot entendu
D’un oiseau dans le cœur
Ouvert à tous les temps…
Il chante aussi pour ces jours-ci
De linge détrempé
De volets rabattus par grand vent
Lorsque danse une tendre lumière
Qu’on avale à chaque bolée
De soupe chaude après la pluie
*
à Jean-Pierre Lemaire,
Sorti d’un brasier d’épines
Le fruit mûr de la paix
Il se laisse tomber dans la paume du cœur
Celui qui le reçoit s’en émerveille
Comme on accueille en soi
Une moisson d’enfance
*
à J.-M. et C. Gilory,
Je pourrais désirer voir de plus haut
Prendre le large
Chercher à deviner l’estuaire au bout du fleuve
Quand le vent balaie ma face
Me ramenant à d’autres lieux
Là-bas où le sel se ramasse
À la sueur des bras
Tandis que le ciel s’étonne d’être aussi vaste…
Mais je sais la mesure de mon pas
Il me faut respirer ici
Les lumières rasantes du jour
Sur les eaux du Layon
Ses barques endormies
Riveraines du silence…
Apprivoiser surtout le chant du rossignol
Qui vit avec ses joies et ses frayeurs
Au plus profond des paysages de mon cœur
En chemin c Encre de P. Nouailhat
*
à Joël Bastard,
Le temps du paysage
S’imprime en toi
Au rythme de la vigne
De la solitude des haies
L’écho du fleuve
Draine de longs silences
Au passage des mouettes
Et tu ne vois plus rien
Que tes mains nues
S’agrippant un instant
Sur le gué de ton cœur
*
Tu trembles
D’avoir à dire
Ce lieu en toi
Que rien
Ne peut circonscrire
*
Pas une miette de ces extraits qui ne m’ait touchée au plus profond. Il y a longtemps que j’ai fait mienne la résonance des trois derniers « Ne plus rien avoir à soi… »